Quand vient la fin...

Toujours dans mon sac, il est à côté de celui qu'on a rendu obligatoire, celui là je ne l'ai pas lu. Mais l'autre, moins volumineux à mon grand désespoir, est sagement silencieux jusqu'à que je trouve un moment, même quelques minutes, pour l'ouvrir et le laisser me raconter son histoire.
Je me noierais dans ses pages tant les mots de ce coeur, là, de l'autre côté de ces pages reliées, nous les délivre généreusement. Quelle confiance.
Et mes mains sont accrochées à ce livre comme si bientôt, on me l'enlèverait pour ne pas l'avoir assez bien lu, ne pas avoir prit soin de chaque mot, choisi si précautionneusement. Je m'en veux de ne pas avoir des yeux plus rapides, près à sauter à la phrase d'après, le sens suivant son cours tout le long de mon corps. Pourtant je jette un coup d'oeil rapide aux pages qu'il me reste, si peu. Et mes yeux se contredisent, ralentissent pour en garder encore un peu, pour faire durer cette émotion. Tanpis pour le suspens insoutenable que je m'impose, c'est mieux comme ça, je le regretterai ensuite.
Puis vient la dernière page, les derniers mots si importants, ceux qui refermeront l'émotion à vif, d'un seul point, précisément.
Et comme pour faire durer le plaisir quand les mots n'ont plus raison d'être, que tout semble avoir été dit, c'est presque d'un commun accord prémonitoire avec ses lecteurs que l'écrivain a laissé des points de suspensions... A croire que personne n'avait envie que ça se finisse.

¤ Le voile noir - Anny Duperey ¤

Comments

[valou]

Et comme pour donner l'envie de lire quand les mots ont cette façon d'etre... ;-)
ça donne envie de les découvrir ces pages, sincerement :-) .
Bisous pour toi