Une autre histoire
Il y a longtemps que je ne vous ai pas fait de confidence. Les excuses matérielles de la vie nous poussent parfois à employer des raisons bien illusoires. Bien sûr je n’ai toujours pas internet chez moi, bien sûr, mais à côté de ça je n’ai pas écrit une ligne en vue de publier ici, pas une. Je n’ai pas délaissé les mots, en proie au quotidien prenant, mais j’ai revu et corrigé ma cible : j’ai écris pour moi, en moi et vers moi. Démarche introspective.
Il s’en est passé des choses depuis ce mois de septembre. Pas de grandes choses qui vous change une vie, mais une succession de petits pas que l’on avancent sur la grande route, en trébuchant parfois, en se relevant, aussi.
Le plus grand pas fut certainement celui qui m’a plongé dans la plus grande difficulté. Se retrouver perdue, sans réponses, sans comprendre ce qui est en train de se passer sous nos yeux. Quelle impuissance de se rendre compte que l’attitude que l’on voudrait adopter pour se sauver de la tristesse est vaine, et nous ramène aussitôt à notre vraie nature, et à la complexité des relations humaines. Et le temps ne fait rien à l’affaire.
Et puis il y a toutes ces petites ruptures qui cisèlent le quotidien et le rendent paradoxalement doux et acéré. Et on avance, avec une faculté d’adaptation inexplicable.
Celui
Y'a plus de danseur de lune
Le goût des choses
In my home
"Je te laisse là petite fille...
Le précieux de notre jardin
N'as tu donc rien à sauver?
Je ne veux pas t'accabler, j'aurais aimé ne pas penser ces mots, ne pas devoir leur faire traduire l'incertitude qui habite ce portrait de toi, mais voilà l'image floue que tu m'as renvoyé.
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Edit: je n'avais pas posté ce texte, attendant le dénouement, ne voulant pas faire de mal. Non pas que je veux en faire maintenant, mais ce texte a toujours son sens initial, et la chanson que j'écoutais quand je l'ai écris, se trouve être par "hasard" celle que j'écoute en ce moment alors pourquoi dissimuler les mots.
On va trop vite, on court, on tombe...
Même le bonheur a ses aspérités, ses trous d'ombre parfois; le regret y point: telle fut la leçon de ce retour. Simone de Beauvoir.
Je relis ces mots à m'en hypnotiser. Au détour d'une page écolière si peu communément pliée, les citations ont été recopiées avec hâte, parfois dans un demi-sommeil. Celle-ci, perdue au milieu des autres, était écrite en orange, et c'est ce qui m'a fait la lire. *Mal*heureux hasard de ces mots qui frappent par leur cohérence au moment vécu.
Cette femme, pourtant d'une toute autre condition, d'une toute autre société, avait réussi à trouver les mots, elle.